Edition : Les Requins marteaux
Résumé :
Nous découvrons bien ici, l’histoire d’un Pinocchio et d’un Gepetto mais leur vie diffère quelque peu des héros de Carlo Collodi et de Walt Disney. En effet, nous sommes dans un monde (le notre ?) glauque au possible. Un petit poisson dans la mer est contaminé par des déchets toxiques. Petit poisson deviendra grand monstre…hi hi hi !…hum !
Gepetto joue avec la science et construit un robot tueur, Pinocchio. C’est un robot sans aucune émotion, qui avec le bout de son nez peut projeter du feu. Il serait comme un mélange de Frankenstein par sa naissance et de Astro le petit robot ou Astroboy de Tezuka par son apparence. Par inadvertance, Pinocchio va tuer la femme de Gepetto et parcourir le monde. Il sera exploité par un patron, comme tant d’autres enfants, il rencontrera des gens malfaisants (les 7 nains), Il accompagnera un enfant qui cherche l’Ile enchantée (un vrai désastre, pire que le Pays des jouets de Collodi). Il sera englouti par le monstrueux poisson dans lequel il retrouvera Gepetto. Ce dernier le ramènera à la base militaire, à laquelle Pinocchio mettra le feu. Bombardé, Pinocchio sera envoyé loin dans le ciel. Il atterrira chez un couple en mal d’enfant. Pendant ce temps, Gepetto sera mis en taule pour le meurtre de sa femme. Ah ! Je dois vous dire aussi qu’il y a un cafard chômeur, SDF, écrivain, Jiminy, qui joue, dans la mesure du possible, la conscience de Pinocchio ; un peu à l’image de Jiminy Cricket (de Walt Disney). On y croise aussi, Blanche Neige, bien sûr, un flic douteux, un clochard aveugle, un clown dictateur. Et tous ces personnages se retrouvent dans un récit construit magistralement.
« Grand maître de l’humour macabre, Winshluss aime placer l’apparente insoucience de la civilisation américaine des années 1930 et 1950 face à ses démons. Il en a fait de même avec notre société dans ce Pinocchio.
L’auteur survole avec une virtuosité incroyable des thèmes difficiles tels que le suicide, la manipulation, le capitalisme, la foi, l’écologie, le travail des enfants, le fascisme et la course à l’armement. Les thèmes, les différentes histoires et les personnages s’entremêlent avec brio afin de former un tout cohérent, juste, mais non-moralisateur. » (Yvan, coinbd.com).
Le récit casi muet avait été pré-publié dans le Ferraille illustré entre 2003 et 2005.C’est une œuvre forte, parfaitement ordonnancé et magnifiquement illustré, parsemé de nombreux clins d’œil et de références à des mangas(on y trouve le AMI de 20th Century Boys), aux contes, à la culture américaine (par l’illustration dans certains passages).
Finalement l’oeuvre de Winshluss se rapproche plus de celle de Collodi que de celle de Disney, quant à la nature de l’Homme. Bref, on y trouve plusieurs niveaux de lecture. C’est un album à lire, et à relire. JE GARDE, je mets même en sélection.
(Céline Pichardie, Epinay sur Orge)
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