Petite histoire du comité BD


En 1981 un petit groupe de bibliothécaires, amateurs de BD, se sont réunis à la Bibliothèque de Saint-Michel-sur-Orge pour analyser et sélectionner , dans le cadre d’un comité de lecture, la production de Bandes Dessinées. Mais comment se procurer chaque mois les nouveautés ? Après négociations et promesse d’achat d’un certain nombre de BD par les bibliothèques participant au comité, La Librairie « Album », Rue Dante à Paris, a accepté de déposer chaque mois les nouveautés à la Bibliothèque de Saint-Michel avec possibilité de retour des albums non retenus . Les participants se partageaient les nouveautés , discutaient de chaque album au cours d’une réunion mensuelle, et un compte-rendu rédigé en commun était distribué aux bibliothécaires de l’Essonne et du Val de Marne. Ce nouveau comité a fonctionné ainsi dans la joie et la bonne humeur, donnant lieu parfois à la belle saison à des réunions « bucoliques » avec pique-nique à la clé ! En 1988 ( ou 1989), la relève a été assurée par la bibliothèque de Chilly-Mazarin, puis par celle de Paray-Vieille-Poste...
A la rentrée 2008 la bibliothèque de Brétigny s'est portée volontaire pour perpétuer la tradition, l'office est assuré par la SFL.


Maguy Vaillon.

09 décembre 2006

Guide des mangas. Les 100 séries indispensables

Voici une très bonne introduction à l’univers du manga et une sélection de 100 séries : idéal pour les néophytes comme à ceux qui cherchent à élargir leurs horizons. Au travers de questions (que tout le monde se pose) les auteurs nous proposent un aperçu complet de ce qu’est le manga. Puis ils nous conseillent sur les séries qui leurs paraissent indispensables : sur une double page qui donne à la fois un résumé du style narratif et graphique, un point de vue critique, les références complètes et des pistes de lectures complémentaires. Un ouvrage complet pour tout public.



Emmanuelle - Bibliothèque d'Orly.

Un ciel radieux

Tout commence par un accident de la route entre un motard et une fourgonnette, Le jeune Takuya est dans un état grave alors que Kazuhiro Kubota, la quarantaine, meurt. Mais l’âme de cet homme va se retrouver dans le corps du jeune Takuya.
Une nouvelle fois, Jirô Taniguchi, avec la sensibilité de son dessin, d’un réalisme extraordinaire, nous relate une histoire très touchante, même bouleversante. L’auteur, comme à son habitude, nous questionne sur le véritable sens de la vie. Les thèmes de la famille et de l’amour sont, encore une fois, traités de façon très délicate.



Emmanuelle - Bibliothèque d'Orly.

Le sang des voyous

Résumé
Louis, tueur à gages froid et imperturbable, crache le sang et n’en a plus pour longtemps à vivre. Mais avant de mourir, il veut régler ses comptes et retrouver sa fille, qu’il n’a pas vu depuis de nombreuses années. S’ensuit alors la dérive meurtrière d’un homme à bout de forces, qui se shoote à la morphine pour aller jusqu’au bout.



Analyse
Violent et poignant. On a de la sympathie pour ce tueur qui a, lui aussi, sa part d’humanité par sa souffrance physique et sa souffrance morale face au sort de sa fille.
Paringaux rend ici hommage au polar des années 50, un univers magnifiquement rendu par le trait épuré et ici nerveux de Loustal, ainsi que par ses grands aplats de couleurs qui restituent bien l’atmosphère glauque et sauvage de cette histoire.
La mise en page avec de grandes cases en bandeaux alterne avec des planches entières qui ressemblent à des tableaux, surtout lorsqu’il utilise le sépia pour évoquer les souvenirs du tueur.
A noter que les deux compères n’avaient plus collaboré depuis 9 ans. Et on n’est franchement pas déçu, loin de là !
A avoir absolument .

Anne-Claire - Bibliothèque de Villebon sur Yvette.

02 décembre 2006

L’orgueil de Tortillas, t.1 : La Tour d’El Dirssoum

Résumé
Dans une étrange cité orientale, un vieux roi amer reçoit la visite d’un être lugubre caché dans son manteau, porté par des harpies. Un pacte secret les lie : en échange de la liberté, le vieux monarque doit lui conter son histoire.
Commence alors le récit d’Antonio de Quevedo y Torillas, dit Tortillas. Ancien soldat des armées napoléoniennes, il est devenu mercenaire avec une bande de déserteurs prêts à tout pour s’enrichir. Mais là, en 1830 sur les terres d’Algérie, il les entraîne à la recherche d’un fabuleux trésor dont lui seul connaît la véritable finalité : la plus belle des femmes. Sa quête égoïste va entraîner la mort de tous ses compagnons dans la légendaire tour d’El Dirssoum, défendue par des singes démoniaques. Alors qu’il touche au but, après des épreuves sanglantes, cette mystérieuse femme disparaît aussitôt en lui annonçant que, pour avoir risqué sa vie et compromis sa parole pour une chimère, son destin y sera lié.

Analyse
Si l’idée originale du scénario, qui s’inspire des romans picards du 16e siècle, est vraiment intéressante, la narration linéaire de ce récit fantastique m’a gênée. La mise en page est classique par rapport au récit et le graphisme pas assez fouillé pour une ambiance baroque fantastique. Un album où l’on reste sur sa faim : prévu en one-shot, il a été scindé et on ne sait si un ou plusieurs tomes suivront. C’est la 1ère BD d’un autodidacte venu du jeu vidéo : l’idée est là mais le graphisme reste à trouver.
Attention : un gros problème d’impression et une erreur de numérotation sur la tranche (t.2 au lieu de t.1). Dommage ! Attendre tome 2…
Anne-Claire - bibliothèque de Villebon sur Yvette.

Little Star

Résumé
On suit le quotidien d’une jeune famille à travers le regard du père.
Simon, jeune papa d’une petite Cassie de 2 ans, a du mal à trouver sa place depuis la naissance de son enfant. Il a sacrifié sa vie personnelle et professionnelle (il est céramiste à mi-temps) pour passer plus de temps avec sa fille et éviter qu’elle soit tous les jours à la crèche. Mais il se sent désorienté face aux besoins de son enfant qui, de plus, réclame surtout sa maman (institutrice).

Il ne cesse de se remettre en question face à un quotidien banal et stressant. Avec sa femme Meg, qui gère bien mieux que lui leur nouveau rythme de vie, ils sont des parents comme les autres, jonglant entre travail, manque de sommeil, crèche, recherche d’une maison avec jardin pour leur fille malgré des finances un peu justes… Ils se croisent plus qu’ils ne se voient et malgré leurs accrochages restent attachés l’un à l’autre. Vont-ils trouver un équilibre ?


Analyse
Rien d’exaltant ! Le traitement de ce quotidien banal m’a vraiment ennuyée.
Le personnage du père est réaliste, parfois touchant par ses doutes, mais lorsqu’il part dans ses réflexions scientifiques et astronomiques pour comparer la vie de l’univers aux petites choses de la vie sur terre, il est soit dur à suivre soit rasoir !
Le style graphique est très dépouillé, quelques traits suffisent à cerner les expressions des personnages mais la tonalité grise de l’ensemble accentue le banal et l’ennui.
En bref, un portrait d’un papa paumé qui ne donne pas envie d’avoir des enfants !
Une remarque : les critiques que j’ai pu lire sur cette BD parlent d’émotion face aux questionnements des parents et de poésie grâce aux parallèles avec l’univers. Ce n’est vraiment pas ce que j’ai ressenti !
Je ne garde évidemment pas.
Anne-Claire - Bilbliothèque de Villebon sur Yvette.

Le secret de l'étrangleur


Résumé
Paris, février 1959. Brouillard, froid vif, flics en grève : des conditions idéales pour commettre des crimes. C’est l’occasion qu’attendait Valentin Esbirol, écrivain raté de polars devenu libraire. Chaque soir, il étrangle des passants en toute impunité, selon un rituel bien établi. De plus, il entraîne avec lui un jeune garçon, nourri de littérature et cinéma policiers, et le fait assister à ses crimes.
Comment cela va-t-il finir ?… d’autant plus que le père adoptif du gamin est policier !
Tardi nous propose 9 fins différentes (dont 3 sont à séparer au coupe-papier), pour notre plus grand plaisir !

Analyse
Adaptation d’un roman de Pierre Siniac : Monsieur Cauchemar, cette BD agrémentée de chroniques d’époque (en introduction) est un régal : atmosphère brumeuse angoissante, titis parisiens, langage argotique, suspense, dérision et humour.
Et toujours un magnifique dessin en noir et blanc contrasté, associé ici à des hachures pour l’ambiance brumeuse.
Jubilatoire, à lire sans tarder.


Anne-Claire - Bibliothèque de Villebon sur Yvette.

La volupté

Résumé
Plusieurs histoires qui s’entrecroisent, formant un conte moderne sur les fantasmes humains.
Quelque part (en France ?), un président de région dans une voiture s’enquiert du dispositif mis en place pour cerner un fugitif dangereux… qui se révèlera être un singe, symbole des fantasmes lubriques des femmes qui jalonnent cet album. A travers cette traque, on croise des chasseurs dont l’un est amoureux transi d’une gamine, des petites filles troubles odieuses, des hommes soumis à leurs désirs sexuels, une famille psycho-rigide où la fille pète un plomb, une femme qui aime faire saigner la sève des arbres pour s’y frotter…


Analyse
Difficile de rendre compte de la beauté de cette fable cynique et parfois drôle. Blutch excelle à explorer ce qui procurer de la volupté chez l’homme par des scènes absurdes, incongrues, troubles.
Un dessin magnifique, très expressif, au crayon noir et rouge, qui pousse l’émotion au maximum. Surprenant et fascinant.

Anne Claire - Bibliothèque de Villebon.