Petite histoire du comité BD


En 1981 un petit groupe de bibliothécaires, amateurs de BD, se sont réunis à la Bibliothèque de Saint-Michel-sur-Orge pour analyser et sélectionner , dans le cadre d’un comité de lecture, la production de Bandes Dessinées. Mais comment se procurer chaque mois les nouveautés ? Après négociations et promesse d’achat d’un certain nombre de BD par les bibliothèques participant au comité, La Librairie « Album », Rue Dante à Paris, a accepté de déposer chaque mois les nouveautés à la Bibliothèque de Saint-Michel avec possibilité de retour des albums non retenus . Les participants se partageaient les nouveautés , discutaient de chaque album au cours d’une réunion mensuelle, et un compte-rendu rédigé en commun était distribué aux bibliothécaires de l’Essonne et du Val de Marne. Ce nouveau comité a fonctionné ainsi dans la joie et la bonne humeur, donnant lieu parfois à la belle saison à des réunions « bucoliques » avec pique-nique à la clé ! En 1988 ( ou 1989), la relève a été assurée par la bibliothèque de Chilly-Mazarin, puis par celle de Paray-Vieille-Poste...
A la rentrée 2008 la bibliothèque de Brétigny s'est portée volontaire pour perpétuer la tradition, l'office est assuré par la SFL.


Maguy Vaillon.

26 septembre 2009

Faire semblant les jours d’orage


Auteur : Nicolas Poupon



Editeur : Delcourt


Collection : Mirages


14,95€




Résumé :



Cela commence dans la violence banalisée des cités : violence du beau-père sur JP ou inversement, de la bande sur Mike qu’ils traitent de toutou. Mike qui porte ce nom parce que sa mère a voulu lui donner un nom d’artiste, elle qui passe son temps devant les séries américaines où même les morts ressuscitent (images roses, acidulées qui envahissent tout son univers de leurs tentacules).
Puis c’est la fuite, le désœuvrement fait de rencontres ; avec Basile, soixante-huitard qui vit dans sa camionnette et vend tout un stock de lunettes de soleil passées de mode depuis deux décennies dans les villages désertifiés qu’il visite tous les ans tout en poussant la chansonnette, sous l’œil bienveillant des gendarmes « les flics de la campagne ».
BD initiatique, loin des clichés. On s’attache très vite aux personnages à la dérive : Mike et sa mère, JP, Basile et tous les autres. Personne n’est dupe et laisse l’autre rêver sa propre vie, as son propre rythme. Les mots remplacent les coups : « j’crois que pour cette fois, je vais me contenter d’une branlée placebo », dit JP qui porte encore une des paires de lunettes de Basile ; mais un des verres est cassé et il peut entrevoir une nouvelle facette de la vie à travers l’amour de Marion et l’amitié sincère.
A acheter. A déguster.


Monique

Coraline


Auteur : Neil Gaiman



Editeur : Au diable vauvert



Ados/Adultes

Résumé :

Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d'une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n'ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide donc de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien... mais où tout est différent. Dans cet Autre Monde, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante. Son Autre Mère est pleinement disponible, son Autre Père prend la peine de lui mitonner des plats exquis, et même le Chat, si hautain dans la Vraie vie, daigne s'entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d'élire domicile dans ce Monde merveilleux, qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar. Prisonnière de l'Autre Mère, Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d'imagination et de ténacité pour rentrer chez elle et sauver sa Vraie famille...

Craig Russell met en images les mots de Neil Gaiman, dans cet album de bande dessinée. L'ambiance y est sombre, étrange et envoûtante, assez conforme à l'atmosphère du roman de Gaiman. La fausse mère de Coraline est particulièrement antipathique et rapidement, au fil des pages, le lecteur ressent l'opression qui peut être celle de Coraline dans cette immense demeure emplie de fantômes et de secrets. Le trait de l'auteur donne beaucoup d'expression aux personnages, qu'on a l'impression de voir bouger sous nos yeux. Jouant sur les tons de noir, de gris et de brun, Craig Russell crée un univers particulier, magique et effrayant; un bel hommage à l'oeuvre originale ! Une excellente reprise du roman de Neil Gaiman où frisson et cauchemars sont garantis ! Pour moi, c’est un best seller, à acheter absolument !

L’été 63



Auteur : Marc Bourgne


Illustrateur : Voro



Edition : Vents d’ouest



Collection : Terres d’origine



13,50 €



Public : ados-adultes


Résumé :

Parti d'un Viêt-Nam en proie à la violence, le récit entamé dans l'été 63 nous emmène dans le Paris des «yéyés» avant d’arrivée dans un village au coeur de l'Auvergne.
C'est là que Linh, jeune Eurasienne déracinée, découvre les membres de sa famille française, avec qui elle va devoir apprendre à vivre : son père, sa grand-mère, fermière auvergnate, et son demi-frère,
Voici donc l'histoire d'un fils qui découvre la vérité sur le passé de son père...

Récit tout en nuances et délicatesse sur la difficulté de communication entre un père et son fils. Une histoire familiale poignante dans le décor grandiose des paysages du Livradois-Forez rarement présentés en BD.
Malgré un graphisme un peu gauche parfois (les nez sont assez étonnants !!!) , c’est une BD attachante et on attend la suite.

Un zoo en hiver


Auteur illustrateur : Jiro Taniguchi .



Edition : Casterman.



Collection : « écritures »



15 €



Public : ados-adultes



Résumé :

Hamaguchi, jeune homme lassé de son travail routinier et peu gratifiant au sein d’une entreprise de textile, démissionne, quitte Kyôto et s’installe à Tokyo ; il y trouve un travail plus épanouissant au sein d’un studio de création de mangas : son rêve de toujours.


La description des usages dans les ateliers de « fabrication » de mangas, les conditions de travail éprouvantes, la dimension collective de la production, le rythme effréné de publication : voici une introduction intéressante sur le métier même de mangaka ou d’assistant.

Et même si cet album n’est pas le plus marquant, Taniguchi nous fait partager de vrais moments de bonheurs ou de désespoir grâce à son dessin simple, clair, concis, à son scénario finement ciselé, à ces personnages attachants.

Un zoo en hiver se lira comme un roman d’initiation professionnelle et sentimentale sur fond de Tokyo des années soixante.

M


Auteur : Jon J Muth


Editeur : E.Proust


Collection : Atmosphères


Résumé :




Cette BD présente une adaptation du célèbre film de Fritz Lang « M ».
A la première lecture de cette BD, on se dit que le dessinateur ne s’est pas foulé qu’il a juste retravaillé quelques captures d’images du film… On a l’impression de revoir le film et puis on revient au début, on reprend la lecture sans apriori et là on est subjugué par le graphisme, par la précision des scènes revues et adaptées avec un regard neuf, le travail de l’artiste quoi.
Le travail de cet artiste est magnifique ; l’auteur reste très près du film grâce à un travail sur les ambiances, les lumières ; ce ne sont plus de simples dessins mais bien des peintures ; et plus seulement des peintures mais quasiment des photos.

Publié pour la première fois en 1990 chez Eclipse Comics en quatre épisodes, il a été réédité sous la forme d’un seul volume en 2008 aux Etats-Unis.
Et le voici enfin traduit en français pour nous permettre de nous en mettre plein les yeux.
Popularisée par le film de Fritz Lang, l’histoire qu’il nous livre ici est archi-connue : dans le Berlin des années 1930, ce qu’on appellerait aujourd’hui un « serial killer » sème la terreur dans la ville en assassinant des petites filles. La police, impuissante face à ce meurtrier insaisissable, harcèle la pègre locale pour qu’elle lui livre le coupable. Gênée dans ses activités, celle-ci décide alors de rechercher le criminel. Commence alors une vaste chasse à l’homme dans les bas-fonds de la ville...
Très bel objet à mettre dans les mains de tous les amateurs de « M » et de tous nos publics ados/adultes.Un véritable coup de cœur.