Petite histoire du comité BD


En 1981 un petit groupe de bibliothécaires, amateurs de BD, se sont réunis à la Bibliothèque de Saint-Michel-sur-Orge pour analyser et sélectionner , dans le cadre d’un comité de lecture, la production de Bandes Dessinées. Mais comment se procurer chaque mois les nouveautés ? Après négociations et promesse d’achat d’un certain nombre de BD par les bibliothèques participant au comité, La Librairie « Album », Rue Dante à Paris, a accepté de déposer chaque mois les nouveautés à la Bibliothèque de Saint-Michel avec possibilité de retour des albums non retenus . Les participants se partageaient les nouveautés , discutaient de chaque album au cours d’une réunion mensuelle, et un compte-rendu rédigé en commun était distribué aux bibliothécaires de l’Essonne et du Val de Marne. Ce nouveau comité a fonctionné ainsi dans la joie et la bonne humeur, donnant lieu parfois à la belle saison à des réunions « bucoliques » avec pique-nique à la clé ! En 1988 ( ou 1989), la relève a été assurée par la bibliothèque de Chilly-Mazarin, puis par celle de Paray-Vieille-Poste...
A la rentrée 2008 la bibliothèque de Brétigny s'est portée volontaire pour perpétuer la tradition, l'office est assuré par la SFL.


Maguy Vaillon.

23 octobre 2010

La Chèvre de Monsieur Seguin



Auteur : Adrienne Barman

Editeur : La Joie de lire

9782889080243


9.80 €
Jeunesse
Résumé : Tout le monde connaît la célèbre histoire de la chèvre de Monsieur Seguin. Elle s’offre ici une adaptation en bande dessinée signée Adrienne Barman et vient rejoindre par la même occasion la sympathique collection Somnambule.
Mon avis : Dans cet album nous retrouvons l’histoire et le texte de Daudet où Blanquette, la petite chèvre éprise de liberté, reste fidèle à sa triste destinée malgré les avertissements du malheureux M. Seguin. Mais l’adaptation vive et pleine d’énergie d’Adrienne Barman en donne une nouvelle lecture très agréable et rythmée. Un découpage clair, une mise en page faite d’astucieux jeux de cases et de couleurs, un dessin original et plaisant, des personnages qui débordent d’énergie et de vie…Voilà une bande dessinée rassurante pour les jeunes lecteurs en cours d’apprentissage et qui offre un nouveau regard très sympathique sur un récit qui avait peut-être un peu « vieilli ».
Céline, Savigny/Orge

Nous ne serons jamais des héros


Scénario : Olivier Jouvray
Dessin : Frédérik Salsedo

Editeur : Le Lombard
Collection : Signé
ISBN : 9782803627059
15.50 €
Adultes


L’histoire :
Célibataire, rêveur, chômeur, bref glandeur professionnel, Mick regarde en spectateur sa vie défiler devant ses yeux, sans se biler. Ce soir là, alors qu'il garde les enfants de sa soeur, il reçoit un coup de fil de son père, qui d'ordinaire n'appelle jamais. Effectivement, c'est pour annoncer que sa mère, donc la grand-mère de Mick, vient de mourir. Quelques jours plus tard, Mick et sa soeur retrouvent donc leur père à l'enterrement. Handicapé et boiteux depuis l'accident de voiture qui a coûté la vie à leur mère, Charles tire toujours la gueule, se considérant comme en sursis. L'enterrement se déroule sans excès de pathos. Quelques jours plus tard, Charles appelle de nouveau son fils, pour qu'il vienne chez lui, dans son village de province. Mick s'y rend et reçoit une drôle de requête : Charles veut qu'il l'accompagne pour un tour du monde, le même qu'il fit jadis avec sa mère. En échange, il lui filera du pognon. Mick hésite, il sait combien son père est un emmerdeur. Mais vue sa morne situation personnelle, il finit par accepter. Rendez-vous est donc fixé à l'aéroport, pour une première destination, l'île de la Réunion. Dès les premières heures, Mick regrette : son père est râleur, imbuvable, indiscipliné, capricieux...

Critique
Un très bon one shot ! La chute de l'histoire est comme ses personnages, entière, humaine et émouvante. Le dessin est superbe ! Un coup de cœur !

Faire le mur


Texte et dessin : Maximilien LE ROY

Editeur : Casterman

15 €

adulte


Bibliogr. Sélective de Maximilien LE ROY : Nietzsche (avec Michel Onfray) / Les Chemins de traverse (aussi sur le conflit israélo-palestinien)

Durant l’été 2008, dans le camp de réfugiés d’Aïda, en Cisjordanie, Mahmoud Abu Srour, jeune Palestinien de 22 ans, s’évade par le dessin et ses lectures. A l’intérieur de cette prison à ciel ouvert, Mahmoud rêve d’une autre vie, ne plus être un captif, comme tant d’autres de ses compatriotes. La Cisjordanie est une enceinte close, cernée par un mur presque infranchissable de 700 kilomètres de long…
Son sésame pour une autre vie rêvée : Audrey, une jeune Française de 19 ans, « venue en Palestine pour comprendre ce qui s’y passe ». Mahmoud en tombe amoureux, il espère la séduire. Il l’invite à passer deux jours chez sa sœur installée dans une ville israélienne toute proche. Mais pour faire ce simple voyage, il lui faudra défier l’autorité en place. Enfreindre des règles et prendre des risques. « Il lui faudra faire le mur… » (Source Médiapart)

Comme le dit Médiapart, c’est une œuvre dense, révolté et intelligente sur la question des territoires occupés. L’illustration donne l’impression d’être exécutée à main levée, elle est de grande qualité. L’utilisation des couleurs accompagne les sentiments du personnage. Il faut lire en complément Les Chemins de traverse qui met en parallèle la souffrance d’une part des palestiniens et d’autre part des israéliens et qui dénonce l’absurdité de cette guerre.

(Céline Pichardie, Bures sur Yvette)

La pierre du matin blanc


Valentine Pitie t.1

Scénario et dessin : André Benn
Ed.: Dargaud
ISBN : 978-2505006077

15.50 €


Adultes


Résumé : Livrée à elle-même après la mort de ses parents venus visiter la mine qui les a rendus riches, la belle et innocente Valentine va affronter la sauvagerie de la nature et partager les mœurs étonnantes, et très libres, de la communauté inuit… En effet, elle est recueillie par un chasseur de phoques qui la soigne et qui lui redonne des forces dans son igloo. Mais ce dernier doit déjà s’occuper une femme dans sa tribu : cela lui en fait donc, désormais, deux…
André Benn, le dessinateur de MicMac Adam, revient aujourd’hui à un projet en solo, le premier volet d’un surprenant diptyque. Il s’agit du périple initiatique, à travers le grand nord glacé, d’une jeune femme courageuse qui passe l’intégralité de ce premier tome au sein d’une tribu inuit. Elle y découvre (et accepte facilement) des mœurs très libres, et notamment une nouvelle façon de « faire rire » les hommes… Elle se confronte également à la brutalité des rivalités masculines : quand homme vouloir femme du voisin, homme tuer voisin. Ce faisant, Benn livre un joli portrait de femme déracinée, et fait un joli pied de nez aux consensus narratifs de la « BD grand public », se montrant parfois assez cru (vous ne jouerez plus au bilboquet pareillement après en avoir découvert ici les conséquences…). La lecture est découpée en 8 chapitres, chacun focalisant diversement sur une étape décisive pour Valentine ou sur une particularité de la culture inuit (chasse à l’ours, « pêche » aux mergules)…