Petite histoire du comité BD


En 1981 un petit groupe de bibliothécaires, amateurs de BD, se sont réunis à la Bibliothèque de Saint-Michel-sur-Orge pour analyser et sélectionner , dans le cadre d’un comité de lecture, la production de Bandes Dessinées. Mais comment se procurer chaque mois les nouveautés ? Après négociations et promesse d’achat d’un certain nombre de BD par les bibliothèques participant au comité, La Librairie « Album », Rue Dante à Paris, a accepté de déposer chaque mois les nouveautés à la Bibliothèque de Saint-Michel avec possibilité de retour des albums non retenus . Les participants se partageaient les nouveautés , discutaient de chaque album au cours d’une réunion mensuelle, et un compte-rendu rédigé en commun était distribué aux bibliothécaires de l’Essonne et du Val de Marne. Ce nouveau comité a fonctionné ainsi dans la joie et la bonne humeur, donnant lieu parfois à la belle saison à des réunions « bucoliques » avec pique-nique à la clé ! En 1988 ( ou 1989), la relève a été assurée par la bibliothèque de Chilly-Mazarin, puis par celle de Paray-Vieille-Poste...
A la rentrée 2008 la bibliothèque de Brétigny s'est portée volontaire pour perpétuer la tradition, l'office est assuré par la SFL.


Maguy Vaillon.

26 septembre 2009

Faire semblant les jours d’orage


Auteur : Nicolas Poupon



Editeur : Delcourt


Collection : Mirages


14,95€




Résumé :



Cela commence dans la violence banalisée des cités : violence du beau-père sur JP ou inversement, de la bande sur Mike qu’ils traitent de toutou. Mike qui porte ce nom parce que sa mère a voulu lui donner un nom d’artiste, elle qui passe son temps devant les séries américaines où même les morts ressuscitent (images roses, acidulées qui envahissent tout son univers de leurs tentacules).
Puis c’est la fuite, le désœuvrement fait de rencontres ; avec Basile, soixante-huitard qui vit dans sa camionnette et vend tout un stock de lunettes de soleil passées de mode depuis deux décennies dans les villages désertifiés qu’il visite tous les ans tout en poussant la chansonnette, sous l’œil bienveillant des gendarmes « les flics de la campagne ».
BD initiatique, loin des clichés. On s’attache très vite aux personnages à la dérive : Mike et sa mère, JP, Basile et tous les autres. Personne n’est dupe et laisse l’autre rêver sa propre vie, as son propre rythme. Les mots remplacent les coups : « j’crois que pour cette fois, je vais me contenter d’une branlée placebo », dit JP qui porte encore une des paires de lunettes de Basile ; mais un des verres est cassé et il peut entrevoir une nouvelle facette de la vie à travers l’amour de Marion et l’amitié sincère.
A acheter. A déguster.


Monique

Coraline


Auteur : Neil Gaiman



Editeur : Au diable vauvert



Ados/Adultes

Résumé :

Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d'une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n'ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide donc de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien... mais où tout est différent. Dans cet Autre Monde, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante. Son Autre Mère est pleinement disponible, son Autre Père prend la peine de lui mitonner des plats exquis, et même le Chat, si hautain dans la Vraie vie, daigne s'entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d'élire domicile dans ce Monde merveilleux, qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar. Prisonnière de l'Autre Mère, Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d'imagination et de ténacité pour rentrer chez elle et sauver sa Vraie famille...

Craig Russell met en images les mots de Neil Gaiman, dans cet album de bande dessinée. L'ambiance y est sombre, étrange et envoûtante, assez conforme à l'atmosphère du roman de Gaiman. La fausse mère de Coraline est particulièrement antipathique et rapidement, au fil des pages, le lecteur ressent l'opression qui peut être celle de Coraline dans cette immense demeure emplie de fantômes et de secrets. Le trait de l'auteur donne beaucoup d'expression aux personnages, qu'on a l'impression de voir bouger sous nos yeux. Jouant sur les tons de noir, de gris et de brun, Craig Russell crée un univers particulier, magique et effrayant; un bel hommage à l'oeuvre originale ! Une excellente reprise du roman de Neil Gaiman où frisson et cauchemars sont garantis ! Pour moi, c’est un best seller, à acheter absolument !

L’été 63



Auteur : Marc Bourgne


Illustrateur : Voro



Edition : Vents d’ouest



Collection : Terres d’origine



13,50 €



Public : ados-adultes


Résumé :

Parti d'un Viêt-Nam en proie à la violence, le récit entamé dans l'été 63 nous emmène dans le Paris des «yéyés» avant d’arrivée dans un village au coeur de l'Auvergne.
C'est là que Linh, jeune Eurasienne déracinée, découvre les membres de sa famille française, avec qui elle va devoir apprendre à vivre : son père, sa grand-mère, fermière auvergnate, et son demi-frère,
Voici donc l'histoire d'un fils qui découvre la vérité sur le passé de son père...

Récit tout en nuances et délicatesse sur la difficulté de communication entre un père et son fils. Une histoire familiale poignante dans le décor grandiose des paysages du Livradois-Forez rarement présentés en BD.
Malgré un graphisme un peu gauche parfois (les nez sont assez étonnants !!!) , c’est une BD attachante et on attend la suite.

Un zoo en hiver


Auteur illustrateur : Jiro Taniguchi .



Edition : Casterman.



Collection : « écritures »



15 €



Public : ados-adultes



Résumé :

Hamaguchi, jeune homme lassé de son travail routinier et peu gratifiant au sein d’une entreprise de textile, démissionne, quitte Kyôto et s’installe à Tokyo ; il y trouve un travail plus épanouissant au sein d’un studio de création de mangas : son rêve de toujours.


La description des usages dans les ateliers de « fabrication » de mangas, les conditions de travail éprouvantes, la dimension collective de la production, le rythme effréné de publication : voici une introduction intéressante sur le métier même de mangaka ou d’assistant.

Et même si cet album n’est pas le plus marquant, Taniguchi nous fait partager de vrais moments de bonheurs ou de désespoir grâce à son dessin simple, clair, concis, à son scénario finement ciselé, à ces personnages attachants.

Un zoo en hiver se lira comme un roman d’initiation professionnelle et sentimentale sur fond de Tokyo des années soixante.

M


Auteur : Jon J Muth


Editeur : E.Proust


Collection : Atmosphères


Résumé :




Cette BD présente une adaptation du célèbre film de Fritz Lang « M ».
A la première lecture de cette BD, on se dit que le dessinateur ne s’est pas foulé qu’il a juste retravaillé quelques captures d’images du film… On a l’impression de revoir le film et puis on revient au début, on reprend la lecture sans apriori et là on est subjugué par le graphisme, par la précision des scènes revues et adaptées avec un regard neuf, le travail de l’artiste quoi.
Le travail de cet artiste est magnifique ; l’auteur reste très près du film grâce à un travail sur les ambiances, les lumières ; ce ne sont plus de simples dessins mais bien des peintures ; et plus seulement des peintures mais quasiment des photos.

Publié pour la première fois en 1990 chez Eclipse Comics en quatre épisodes, il a été réédité sous la forme d’un seul volume en 2008 aux Etats-Unis.
Et le voici enfin traduit en français pour nous permettre de nous en mettre plein les yeux.
Popularisée par le film de Fritz Lang, l’histoire qu’il nous livre ici est archi-connue : dans le Berlin des années 1930, ce qu’on appellerait aujourd’hui un « serial killer » sème la terreur dans la ville en assassinant des petites filles. La police, impuissante face à ce meurtrier insaisissable, harcèle la pègre locale pour qu’elle lui livre le coupable. Gênée dans ses activités, celle-ci décide alors de rechercher le criminel. Commence alors une vaste chasse à l’homme dans les bas-fonds de la ville...
Très bel objet à mettre dans les mains de tous les amateurs de « M » et de tous nos publics ados/adultes.Un véritable coup de cœur.

10 juillet 2009

Preacher


Auteur : Garth Ennis


Dessin : Steve Dillon


Editeur : Le Téméraire


Coll.Vertigo




Résumé :




Le prêtre Jesse Custer a un paquet d'emmerdes qui vont bouleverser sa vie. Il quitte sa paroisse du Texas car Genesis, issu de l'union d'un démon et d'un ange, s'est emparé de son corps. Désormais, il va se mettre à la recherche de Dieu pour lui demander des comptes.
Imaginez un prêtre qui picole et sort constamment des insanités, une blonde pulpeuse mais traditionnaliste, un ami idéal... vampire, un assassin invulnérable (tout droit sorti des westerns les plus violents de Clint Eastwwood) envoyés par les anges pour faire le ménage, un bon flic adepte du sado masochisme, un journaliste qui dépèce le visage des gens en guise de loisir......Dieu s'est barré des affaires et voilà le résultat.
Cette bd est un chef d'œuvre d'imagination débridée, de références et d'hommages à toute une culture populaire moderne. Elle a aussi un sens du récit et une intelligence de fond plus que remarquable, le tout magnifié par des couvertures choc de Glenn Fabry.
Preacher est vraiment une...révélation !

Walking dead


Auteur : Robert Kirkman



Dessin : Tony Moore



Editeur : Semic




Résumé :




Rick est policier, en sortant du coma il se rend compte que son cauchemar ne fait que commencer.
Le monde est désert, infesté de morts vivants qui errent à la recherche de nourriture. Il finira par retrouver sa famille qui se cache dans une forêt avec d'autres survivants.
Comment l'humain pourrait-il faire pour survivre au milieu de villes désertées où grouillent de terrifiants zombies affamés ? A partir de cette question, l'auteur centre son récit sur l'émotion humaine, le ressenti et le psychisme d'une poignée d'hommes encore vivants.
Un campement de fortune est installé, Rick retrouve sa famille et de nombreux personnages apprennent à aimer l'autre ou à le comprendre. Cependant, la tension ne se relâche jamais et la menace des morts vivants rend l'atmosphère sourde, la peur de l'effroyable n'étant jamais très loin.
La force première de ce récit est de créer un drame humain au milieu d'un récit totalement horrifique. Les personnages vont s'aimer ou se déchirer, s'entraider ou se trahir, et la noirceur de l'âme n'est pas forcément dans l'attitude des monstres morts vivants!

Concours de circonstances


Auteur : Martin Singer

Éditeur : WARUM


12 €


Résumé :


Cynisme, humour noir, jeux de mots, sont les bases de la construction de cette première BD de Martin Singer, dont le personnage à la tête plus large que haute traverse la vie avec un œil critique bien aiguisé.
Présent dans chaque vignette, comme un présentateur météo qui ferait constamment du mauvais esprit, il plonge chaque fois dans une situation très différente : en effet l’illustration ne suit pas la progression du propos, mais vient enrichir le seul texte de la vignette concernée. Cette construction au « coup par coup », au début un peu surprenante, se révèle au fil des pages extrêmement enrichissante, car elle ouvre des possibilités de compréhension beaucoup plus vastes. Ici on ne lit pas entre les lignes, mais entre le texte et l’image.
Une lecture inhabituelle et très agréable, tant pour le scénario que pour le graphisme superbe.



Marie



Je ne suis pas mort


Auteur : Hiroshi Motomiya

Editeur : Delcourt


7.95 €



Résumé :


Connu pour sa série Salaryman Kintaro, Hiroshi Motomiya nous propose ici le portrait de Kenzô Okada, un homme que tout accable : licencié à l’aube de la soixantaine, il découvre un jour, en rentrant de l’agence pour l’emploi, que sa femme est partie en vidant la maison, ne laissant sur la table qu’une demande de divorce. Avec elle disparaît également le contenu de leur compte en banque, et l’homme s’aperçoit bientôt que ses propres enfants le fuient : toutes les lignes téléphoniques de la famille ont été résiliées.
Résigné, sans espoir, il décide d’en finir, mais la branche de l’arbre à laquelle il tente de se pendre cède sous son poids. Kenzô Okada y voit un signe, et prend la décision d’attendre là, au beau milieu des bois, une mort plus naturelle.
Une nouvelle vie commence alors, qui va lui permettre de faire connaissance avec l’homme qu’il est devenu au fil des années.

Un très beau manga sur la recherche du bonheur et du sens de la vie. Le graphisme est soigné, le scénario très abouti, bref un vrai bon moment de lecture.



Marie



30 juin 2009

Quand souffle le vent


Auteur : Laurent Galandon

Dessinateur : Cyril Bonin

Editeur : Dargaud

14.50 €



Résumé :

Le décor est planté : Un village du nord de la France au début du 20ième siècle. La mine qui emploie une grande partie des hommes de ce pays. Une grève s’y prépare car le directeur fait bien peu de cas de la sécurité des ouvriers. Parallèlement un groupe de gitans arrive dans le village et demande l’hospitalité. Le maire va leur permettre de s’installer sur un terrain qui va s’avérer chargé de biens sombres histoires qui ont eu lieu presque 15 ans plus tôt avec déjà à cette époque un camp de gitans qui l’occupait… A travers une histoire d’amour qui réunit un ouvrier de la mine et une jeune et belle gitane tous les éléments de l’histoire vont se connecter, les pièces du puzzle s’assembler, pour mettre au jour une vérité cachée par tous les villageois depuis 15 ans.


Une histoire superbement scénarisée dont la gageure est de mêler chronique sociale et industrielle, histoire d’amour, un soupçon de fantôme, du suspens, tout cela amené avec l’ambiance lourde du village où tout le monde « sait tout » d’un passé plus que trouble « mais ne dira rien » jusqu’à ce qu’une personne remue le passé et que la vérité éclate au grand jour.

Le dessin est magnifique tant par la mise en couleur (teintes de terres, d’ocres, gris charbonneux illuminées par les violines des robes de la gitane) que par le trait très expressif.

J’ai beaucoup aimé cette histoire parfaitement équilibrée dont la qualité laisse en mémoire plusieurs semaines après l’avoir lue des sensations : La bruine et le vent qui balaie les campagnes du Nord, la musique tsigane, la clameur des grévistes qui ne veulent plus descendre ou le grondement du coup de grisou.


Public Ado-Adulte


Véronique

19 juin 2009

New-York mi amor



Contenu et auteurs :

■Tueur de cafards de TARDI (dessin) et Benjamin LEGRAND (scenario).
■It’s so hard de TARDI (dessin) et Dominique GRANGE (scénario).
■Manhattan de TARDI (dessin & scénario).
■Le Meurtrier de Hung de TARDI (dessin) et Dominique GRANGE (scénario).
■Urban movie de Dominique GRANGE.

Editeur : Casterman, 2008

15 €



Résumé :

Voici quatre récits très noirs mettant à l’honneur New-York la ville des villes dans les années 80 avant l’effondrement des tours jumelles, avant la maire Giuliani. En même temps ce sont des récits forts sur des personnages perdus, abîmés. L’Histoire du monde, dans ce qu’elle a de plus sombre, se retrouve dans ce livre.
Très beau travail d’illustration, de récit et de mise en page de ce livre.
Impressionnant. Je garde.

Céline

29 avril 2009

Fin de Chaîne


Auteur : Michel Galvin


Editeur : Sarbacane


14.90 €



Résumé :

Que dire à propos de Fin de chaîne, à part « enfin » ?
Un groupe de volatiles indéterminés, (mais non volants et non comestibles), errant dans une étendue sauvage et désertique, se trouve confronté aux massacres de plus en plus fréquents et atroces de ses membres.
Comment vont-ils réagir face à cette menace, et échapper à l’empalement sur pic rocheux acéré, écrabouillage sous avalanche de pierres, et autres écartèlements ignobles ?
Le refus d’admettre la réalité, les réflexions sur la mort, l’apparition d’un leader au sein du groupe, l’égoïsme, la religion, tous ces thèmes sont abordés de manière férocement drôle, et on ne peut finalement s’empêcher de comparer ce troupeau de piafs décervelés à un autre genre de créatures…
Le graphisme très original, entre collage et dessin, illustre à merveille, par sa simplicité et son côté très épuré, le néant géographique et intellectuel dans lesquels se trouvent ces bestioles.
Bref, toute une savoureuse réflexion sur l’abrutissement collectif… A bon entendeur…

Indispensable dans la catégorie « cynisme social ».

Marie

Watchmen


Auteur : Alan Moore

Editeur : Marvel Panini France


Résumé :

BD culte parmi les comics, Alan Moore a créé une œuvre complète et complexe. Avec un talent éblouissant et une virtuosité narrative parfaitement maîtrisé, Moore recréé un monde de super-héros mais avec un décalage inédit. Il ouvre la voie à une ère de désenchantement: les super-héros sont des humains avec de nombreuses failles et non contents de ne plus pouvoir sauver l'univers, ils sont en proie aux doutes et aux souffrances psychologiques.

Les personnages ont une identité propre, aux pouvoirs fascinants mais au destin pathétique : le comédien est le plus fou d'entre tous et par cynisme envers le monde utilise une violence extrême tant par les mots que par les actes. Dan est un super-héros vieillissant et maladroit (l'homme chouette est une reprise burlesque de Batman). Suite à un accident, docteur Manhattan est la créature la plus puissante de l'univers, mais il est dépourvu de toute sensibilité. Rorschach est le seul à tendre vers l'honnêteté mais sa quête le rend violent et solitaire.
En une seule mouture, Moore réinvente tous les comics et y insère une peinture acerbe et désespérée d'une société où l'humain est en proie à la folie et au désespoir. Il n'hésite pas à morceler son récit, étalant les révélations chocs au fur et à mesure des chapitres, sans ordre apparent...belle façon de mimer l'esprit humain qui revient aux moments douloureux de son passé. De plus, l'histoire est prenante de bout en bout et la fin réserve une surprise de taille. Croyant tuer le mythe des super-héros, Moore ouvre une nouvelle voie qui sera empruntée par bon nombre d'auteurs : la désillusion et la souffrance humaine chez les super-héros.

A l'image du monde et des hommes en proie à la peur de la guerre et au désabusement quant à la nature humaine, les super-héros vont entrer dans une voie sombre et désenchantée.



Philippe

Kinki et Cosy


Auteur : Nix



Editeur : Le Lombard



29 €




Résumé :

Les soeurs Kinky et Cosy sont deux petites filles complètement déjantées. Leur curiosité, leur naïveté et leur innocence, les entraîne à des réactions incongrues et provoque souvent des dégâts. Sans peur et sans gêne elles posent un regard ravageur sur le monde qui les entoure. Ces adorables pestes sèment chaos et éclats de rire partout où elles sont. Leurs folles mésaventures se traduisent en strips dynamiques qui trouvent leur force dans les excès visuels, les situations farfelues et la provocation sans tabous. Le ton absurde est donné par des personnages totalement incorrects et trash en proie à leurs démons les moins avouables et plongés dans des délires graphiques décapants.Outre la totalité des strips parus à ce jour, on y trouvera des inédits, des jeux et des maquettes de personnages à monter soi-même ! Un pur concentré d'humour noir, le seul véritable remède contre la morosité ambiante. Grinçant, mais contagieux !

18 mars 2009

Endurance

Auteur : Pascal Bertho, Marc-Antoine Boidin

Editeur : Delcourt

17.50 €

Résumé :


Début 1914, Ernest Shackleton, un explorateur qui a manqué de peu la conquête du Pôle Sud, lance une nouvelle expédition et fait paraître une annonce pour le recrutement de l’équipage de l’Endurance. « Cherche hommes pour voyage incertain. Petits gages, froid rigoureux, longs mois de nuit complète, dangers permanents, retour incertain. Honneur et reconnaissance en cas de succès ». En août, le bateau part pour l’Antarctique. Mais les contretemps s’accumulent, les mois passent, et l’Endurance va se retrouver pris dans les glaces. Shakleton a juré qu’il sauverait et ramènerait tous ses hommes en Angleterre et pendant deux ans, il va tout faire pour tenir sa promesse, malgré le froid, la faim, la fatigue, le découragement. A la fonte des glaces, il part avec cinq hommes dans une chaloupe pour chercher du secours
Une incroyable histoire humaine véridique. La BD est d’ailleurs précédée d’un résumé retraçant les différents épisodes de la conquête du Pôle Sud et suivie de photos et d’un texte sur l’après « Endurance ». C’est une BD d’aventures maritimes et humaines réussie. On passe trois années avec Shakleton et son équipage. Pas de temps morts, les principaux évènements sont très bien décrits (l’attente du départ, les éléments déchaînés, l’attachement aux animaux qu’il va falloir tuer, la fatigue, le froid,…), les portraits de ces hommes courageux et solidaires bien dessinés, sans complaisance. Les dessins sont bons (malgré quelques maladresses) et les couleurs superbes pour toute la partie se déroulant dans les glaces.


Oui, je garde.

La Vague

Auteur : Todd Strasser, Stefani Kampmann

Edition : JC Gawsewitch

16.95 €


Résumé :


Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d’histoire au lycée Gordon, en Californie, tente dans sa classe une expérience terrifiante qui va le dépasser.
Il crée un mouvement au slogan fort « La force par la discipline, la force par la communauté, la force par l’action ».
En l’espace de quelques jours, l’atmosphère paisible du lycée change. Les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage.

AVIS : j’ai trouvé cette bande dessinée remarquable. Le scénario nous tient accroché jusqu’au bout et fait beaucoup réfléchir sur les expériences de l’homme. Cet album est inspiré d’une histoire vraie.


JE GARDE


BM DOURDAN (Chantal)

04 mars 2009

Scrooge un chant de Noël


Auteur : Rodolphe, Estelle Meyrand

Editeur : Delcourt Jeunesse

d’après l’œuvre de Charles Dickens


Résumé :


Un soir de Noël, un banquier avare et acariâtre reçoit la visite d'un fantôme, qui lui fait prendre conscience de sa cupidité et lui insuffle l'esprit de Noël. Une adaptation très réussie du conte de Dickens.

Avis perso
L’atout majeur de cette BD tient dans son illustration, puisque le mérite du scénariste est à imputer à Dickens.Une illustration réalisée tout en douceur aux pastels et à la craie. Le cadrage, le découpage, les traits des personnages tout est réuni pour faire de ces 46 planches une des meilleurs adaptations BD.de l’année 2008.
Il faut dire aussi que la morale de ce conte est toujours d’actualité et ce, pourtant, un siècle et demi après son écriture. J’achète



Steph de Longpont sur orge

Les fantômes des vieux bourgs

Auteur : Jean-Pierre Levaray, Efix


Edition : Petit à Petit

adapté des nouvelles "A quelques pas de l'usine".

Résumé :

Accroché aux abords de l'usine, le vieux bourg, quartier d'un autre siècle en déshérence, s'époumone au gré des vicissitudes que subissent les gens qui le peuplent. De souche ouvrière, ces derniers, en quête de conditions plus favorables ou d'idéal, vivent voire survivent dans ce milieu fantômatique.

Le milieu social ouvrier dont est issu Jean-Pierre Levaray n'a pas fini d'inspirer ce dernier tant il en est imprégné. Après "Putain d'usine", il revient à nous pour évoquer les conditions malheureusement difficiles d'une frange populaire à la dérive, menacé par un système qui semblerait peu enclin à écouter son appel.
Sous forme de tranches de vie, il dresse des portraits de personnages émouvants, désabusés, mal dans leur peau, perdus dans leur condition de retranchés, ce qui favorise peu leur épanouissement. Il va de soi que le ton est relativement sombre à l'image de la couverture de l'album ou du ciel noirci par les fumées des cheminées des usines et qui ne laisse entrevoir que quelques éclaircies sporadiques. Pourtant, il y a de la vie dans ce bourg ; sa population semble s'accommoder de son sort et en tire même, par solidarité, quelques profits.
" Les fantômes du vieux bourg" se veulent être un témoignage poignant, sombre et acerbe et également un appel à la réflexion sur les conditions d'une certaine catégorie sociale dont il est, semble-t-il, difficile de revenir.
Emmanuelle

06 février 2009

Mon Arbre


Auteur : Séverine Gauthier, Thomas Labourot

Editeur : Delcourt

Résumé :



Cet été, Laurine est heureuse. Elle peut enfin passer ses journées auprès de son meilleur ami, le chêne centenaire qui vit près de sa maison. Au cours de leurs retrouvailles, ce dernier lui demande un service, celui de prendre soin de ses jeunes pousses. Dès le lendemain, Laurine s'attelle à la tâche. Elle ne remarque pas la croix rouge que porte son ami, la même marque qui était inscrite sur les autres arbres du bosquet avant qu'ils ne disparaissent...


Mon arbre aurait pu être une simple histoire gentillette. Celle d’une fillette de 10 ans, Laurine, et d’un grand chêne pour lequel elle s’est prise d’affection.
De bons sentiments, de jolis dessins, de quoi donner à un gamin de 6 ans mille et une occasions d’agrémenter ses rêves de joie et de douceur. Si un adulte découvre par hasard ce mignon petit ouvrage, édité dans la collection jeunesse chez Delcourt, il imagine peut-être le livre idéal pour accompagner le rituel du coucher de son enfant. Il est pourtant loin de se douter que, lui aussi, tombera certainement sous le charme. Dès les premières pages, Séverine Gauthier plonge son lecteur dans un monde à la fois magique et rassurant, celui d’une enfance dorée et insouciante, peuplée d’êtres imaginaires et d’amis extraordinaires. L’innocence dégagée par Laurine n’atteint jamais la mièvrerie, elle apporte au contraire, par sa sincérité, une émotion terriblement communicative. Car au-delà d’un aspect écologique, marqué symboliquement par le rapprochement entre l’homme et la nature, c’est aussi l’histoire d’un drame que l’auteure aborde, celui de la perte d’un être cher. Et même si cet être n’est rien d’autre qu’un vieux chêne, sa disparition marquera la fillette pour toute sa vie. (BD Guest)


Comprendre n’est sûrement pas le plus important.
Mon arbre fait partie de ces rares ouvrages à avoir trouvé l’alchimie parfaite entre le dessin, remarquable de Thomas Labourot, et le scénario, à la fois tendre et mélancolique de Séverine Gauthier.
Il efface également toutes les frontières, si tenaces, qui existent habituellement entre les catégories « jeunesse » et « adulte ». Tout simplement magique.


Fabienne de Longpont sur Orge





22 janvier 2009

Confessions (série Magasin Général, Tome 4)



Auteur : Régis Loisel et Jean-Louis Tripp

Editeur : Casterman


Résumé :


L’histoire de Magasin général se déroule dans un village du Québec rural à partir du début des années 40. Elle gravite autour d’un personnage féminin, Marie, veuve avant l’heure et héritière du principal commerce local (le « Magasin général » qui donne son titre au récit), que l’irruption d’un étranger dans la petite communauté va progressivement réconcilier avec le bonheur ; bonheur d’aimer, bonheur d’être aimé(e), mais pas exactement de la manière que l’on pourrait imaginer…
La suite de cette série toujours aussi truculente, dans la campagne québécoise des années 20, distillée par Régis Loisel (la Quête de l'oiseau du temps, Peter Pan) et Jean-Louis Tripp (Jacques Gallard, Paroles d'anges). Réalisant ensemble le scénario aussi bien que le dessin, Loisel et Tripp ont conjugué leurs talents pour donner naissance à un auteur virtuel.

Analyses glanées : Toutes aussi élogieuses les unes que les autres :

Avis perso :

ACHETEZ la série si vous ne l’avez pas, les autres achetez ce 4ème tome


Fabienne de Longpont

16 janvier 2009

Pinocchio

Auteur : WINSHLUSS

Edition : Les Requins marteaux

Résumé :

Nous découvrons bien ici, l’histoire d’un Pinocchio et d’un Gepetto mais leur vie diffère quelque peu des héros de Carlo Collodi et de Walt Disney. En effet, nous sommes dans un monde (le notre ?) glauque au possible. Un petit poisson dans la mer est contaminé par des déchets toxiques. Petit poisson deviendra grand monstre…hi hi hi !…hum !

Gepetto joue avec la science et construit un robot tueur, Pinocchio. C’est un robot sans aucune émotion, qui avec le bout de son nez peut projeter du feu. Il serait comme un mélange de Frankenstein par sa naissance et de Astro le petit robot ou Astroboy de Tezuka par son apparence. Par inadvertance, Pinocchio va tuer la femme de Gepetto et parcourir le monde. Il sera exploité par un patron, comme tant d’autres enfants, il rencontrera des gens malfaisants (les 7 nains), Il accompagnera un enfant qui cherche l’Ile enchantée (un vrai désastre, pire que le Pays des jouets de Collodi). Il sera englouti par le monstrueux poisson dans lequel il retrouvera Gepetto. Ce dernier le ramènera à la base militaire, à laquelle Pinocchio mettra le feu. Bombardé, Pinocchio sera envoyé loin dans le ciel. Il atterrira chez un couple en mal d’enfant. Pendant ce temps, Gepetto sera mis en taule pour le meurtre de sa femme. Ah ! Je dois vous dire aussi qu’il y a un cafard chômeur, SDF, écrivain, Jiminy, qui joue, dans la mesure du possible, la conscience de Pinocchio ; un peu à l’image de Jiminy Cricket (de Walt Disney). On y croise aussi, Blanche Neige, bien sûr, un flic douteux, un clochard aveugle, un clown dictateur. Et tous ces personnages se retrouvent dans un récit construit magistralement.

« Grand maître de l’humour macabre, Winshluss aime placer l’apparente insoucience de la civilisation américaine des années 1930 et 1950 face à ses démons. Il en a fait de même avec notre société dans ce Pinocchio.
L’auteur survole avec une virtuosité incroyable des thèmes difficiles tels que le suicide, la manipulation, le capitalisme, la foi, l’écologie, le travail des enfants, le fascisme et la course à l’armement. Les thèmes, les différentes histoires et les personnages s’entremêlent avec brio afin de former un tout cohérent, juste, mais non-moralisateur. » (Yvan, coinbd.com).

Le récit casi muet avait été pré-publié dans le Ferraille illustré entre 2003 et 2005.C’est une œuvre forte, parfaitement ordonnancé et magnifiquement illustré, parsemé de nombreux clins d’œil et de références à des mangas(on y trouve le AMI de 20th Century Boys), aux contes, à la culture américaine (par l’illustration dans certains passages).
Finalement l’oeuvre de Winshluss se rapproche plus de celle de Collodi que de celle de Disney, quant à la nature de l’Homme. Bref, on y trouve plusieurs niveaux de lecture. C’est un album à lire, et à relire. JE GARDE, je mets même en sélection.

(Céline Pichardie, Epinay sur Orge)

14 janvier 2009

Mattéo Première époque (1914-1915)

Auteur : Gibrat, Jean-Pierre

Editeur : Futuropolis

Résumé :

La série (prévue en 4 tomes)
Mattéo est un pacifiste, qui, entre 1914 et la Seconde Guerre mondiale, vit un destin singulier, affrontant la révolution russe, le Front populaire et la guerre d'Espagne, tel un aventurier déraciné et un amoureux souvent éconduit.
Première époque
Dans ce récit romanesque sur fond de sang et de guerre, Jean-Pierre Gibrat livre la première époque de "Mattéo", prévu en quatre épisodes. En consacrant ainsi les poilus, Gibrat affirme: "J'ai voulu rendre hommage aux hommes qui ont mouillé le maillot pour des changements sociaux". Pour ce faire, il met en scène un jeune Espagnol, Mattéo, fils d'un anarchiste, lui même pacifiste militant. Etranger, il échappe à la mobilisation de 1914 et travaille sur les terres des De Brignac. Son ami Paulin en route vers la Somme, Mattéo besogne aux côtés de Juliette. Il l'aime dans l'ombre, alors que celle-ci tremble pour Guillaume, le fils de ses maîtres, engagé dans l'aviation. Comble de l'absurdité, meurtri par l'indifférence de sa Juliette et taraudé de n'être pas au front aux côtés de son ami, Mattéo décide de rejoindre les tranchées. Au même moment où Paulin est rapatrié. Là bas, à Verdun, Mattéo connaîtra le sang et les larmes.

Analyse
Un album flamboyant qui prend aux tripes, soutenu par un trait vibrant, qui donne une extraordinaire force au récit. Les personnages sont très attachants.
« Un point de vue anarcho-pacifiste qui fait du bien en ces périodes de nationalisme triomphant »dixit un lecteur sur le blog Bdgest. Je partage ce propos !!

Je garde !!

13 janvier 2009

Aya de Yopougon

Auteur : Abouet

Edition : Gallimard

Résumé :

Après un bref rappel des personnages et de leur lien de parenté, on retrouve chaque personnage pour des histoires de quatre à cinq pages qui s’intercalent tout au long du livre. Et plus particulièrement Aya (en Côte d’ivoire) qui a beaucoup de mal à repousser les avances de son prof de bio, prêt à lui donner des cours (très) privés pour la remettre à niveau….
Quant à Inno(cent), il tente sa chance à Paris, habillé en Michaël Jackson, il va semer la pagaille dans un foyer de travailleurs immigrés en relookant toutes les femmes en Grace Jones et plein d’autres aventures aussi
On retrouve l’incontournable lexique ainsi qu’un bonus sur les visas devenus obligatoires à partir de 1984 ainsi que deux recettes de cuisine.
On passe vraiment un bon moment à retrouver tous ces personnages et leurs petites bassesses.

Je garde

Mo. de Dourdan

Pays Kaki - 92/08

Auteur : Christophe Girard

Edition : Editions!

Résumé :
Août 1992, Christophe Girard débute son service militaire en tant qu’appelé. A travers le récit de ces journées mornes et éreintantes à essuyer les insultes et les humiliations, il nous plonge dans cette galère que bien des hommes ont partagée. Ni pro, ni antimilitariste, sans aucun manichéisme, voici un témoignage authentique de la réalité du service militaire français. Un album qui produit chez le lecteur un large panel d’émotions allant du rire à la rage, en n’oubliant pas une certaine compassion. Une œuvre qui ne laissera personne indifférent.
http://www.momiefolie.com/blogbd/?p=321


Avis :
Effectivement on ne sort pas indemne de cette lecture. J’ai retrouvé l’atmosphère pesante du film « Valse avec Bachir ». Comment de jeunes hommes ni pro, ni antimilitariste se retrouvent pris dans l’engrenage d’un engagement militaire faisant abstraction de toute l’horreur du système militaire : les plus faibles doivent périr, que cela soit un simple bidasse qui meurt d’épuisement ou une population civile que l’on laisse se faire massacrer.
Parfois tragique, parfois avec un humour…de caserne, chaque planche de 12 cases représente une séquence de vie.

Pour un public adulte. Je garde
Mo.